Le mariage Cigares-Whiskies

Dans la lignée des mariages les plus célèbres entre cigares et boissons, on cite généralement le cognac ou le rhum associé à la culture cubaine. Mais pour de nombreux amateurs, la combinaison whisky / cigare est l’alliance parfaite. Comparer les différentes origines du tabac ou les nombreux modules cigares avec la diversité du whisky écossais, américain ou irlandais suffit à se rendre compte que c'est la complexité de ces deux mondes qui les rapproche. La dégustation de cigares et de whisky fait appel à tous les sens et établit un superbe mariage entre ces deux monstres sacrés.

 

Quels sont les différents types de cigares ?

 

Le nom du cigare cache différentes qualités de tabac. Depuis 1989, les « grands » cigares sont labellisés "hecho totalmente a mano". Car le cigare résulte d’un savant et délicat mélange de tabacs longs aux caractéristiques techniques et complémentaires. Seules les mains d'un expert, appelé torcedor, peuvent travailler avec des planches de bois, un pot de résine et un couteau, appelé chaveta, et d’une guillotine qu’il sait marier avec brio.

Le tabac de La Havane est connu pour ses arômes terreux et boisés combinés avec des arômes doux ou puissants. La République Dominicaine propose des cigares légers et fleuris, qui gagnent en consistance si on les combine avec des tabacs forts comme le tabac produit au Mexique. Le Connecticut et le Cameroun sont connus pour produire de belles enveloppes de cigares (les feuilles extérieures du cigare qui enveloppent le ventre (ou le corps) sont enveloppées dans de longues feuilles de tabac).

Il n’est pas rare qu’une même fabrique de cigares assemble des tabacs de diverses sources afin de trouver le bon équilibre entre tous les composants. Ainsi, on rencontre même des cigares issus à 100 % de tabacs cubains mais fabriqués aux îles Canaries.

En outre, il existe une multitude de modules de cigares auxquels correspond un moment de dégustation idéal. Le plus courant est le corona (un corona mesure en moyenne 150 mm de longueur sur 17 mm de diamètre). De taille médium, il convient en toutes occasions. Le double Corona est considéré comme le cigare de dégustation. Il possède un arôme plus prononcé car ses dimensions permettent de mieux mélanger les tabacs.

Le Churchill, d’un diamètre équivalent mais plus long, est un cigare d’après repas. Les fumeurs les plus expérimentés le dégustent sur une durée d’au moins une heure et demi. Les Panatelas plus élancés que les coronas, offrent un espace réduit au tabac ce qui limite la complexité des arômes.

 

Existe-t-il un art pour déguster le cigare ?

 

Comme dans toute analyse sensorielle, la dégustation de cigares est très attractive. La couleur du papier d'emballage a peu d'effet sur le goût du cigare, mais la première étape montre la qualité de la fabrication. Le bouquet et l'odeur des cigares froids vous permettent de le connaître plus intimement. La dégustation commence par l'éclairage des pieds. Si le cigare a un corps, la fumée sera mâchée, mais elle ne sera jamais inhalée. Le premier tiers du cigare, généralement de couleur claire, est appelé le « foin ». Lorsqu'un cigare est retiré de son tiers brûlant, cette partie est appelée le « divin ».

Tout amateur fumera naturellement un cigare. La cendre de cigare de haute qualité peut être bien exprimée et prouver la qualité de sa fabrication.

L’art de la dégustation rapproche amateurs de cigares et amateurs de whisky. Comme le whisky, le cigare qui se prête au recueillement, fait l’objet d’un véritable culte lors de soirées très enfumées organisées par des clubs d’aficionados.

 

Quels cigares pour quels whiskies ?

 

Avec la tendance actuelle à élaborer des cigares de plus en plus doux, ce sont souvent les bourbons qui réalisent les plus beaux mariages grâce à leur boisé fondu qui peut aussi bien épouser la richesse d’un cigare cubain que le sucré d’un dominicain.

Les grands accords classiques avec les malts écossais, se feront en fonction des dominantes de chacun. Les whiskies tourbés des îles d’Islay (Caol Ila, Lagavulin) et de Skye (Talisker) sont de parfaits révélateurs d’arômes. Plus que leurs notes fumées, c’est leur salinité qui fait merveille avec les cigares. Les malts du Speyside vieillis en fûts de sherry (tels Glenfarclas ou Macallan) aux arômes de rancio doux et amers, s’allient aisément à la plupart des cigares. Leur rondeur boisée nuancée de noix sèche, s’associera à des cigares plutôt rassasiants de type hondurien ou mexicain. On pourra tenter des accords de contraste avec des malts réputés fins en compagnie de cigares aux arômes épicés ou terreux ; par exemple entre un Bunnahabhain, single malt d’Islay iodé et végétal avec des cigares du Nicaragua aux arômes de sous-bois. Les Lowlands herbacés ainsi que les Irish whiskeys plus fruités sont à découvrir en compagnie de cigares légers ou sucrés tels les Brésiliens.

Mais tout le plaisir de l’amateur réside dans la découverte de mariages singuliers que seule son expérience personnelle pourra lui dicter.

Les fumeurs de cigares constatent souvent que leurs modules souffrent d’irrégularités. L’engouement que suscitent les cigares génère une surproduction.

De même, les amateurs de whisky, remarquent que leur malt préféré a perdu de son caractère depuis qu’il est embouteillé à 40 % au lieu de 43 %. Aussi tout amateur en quête d’excellence devrait s’en remettre aux conseils de spécialistes (civettes pour les cigares ou maisons spécialisés dans les whiskies) qui ne se fient pas à l’étiquette et le dirigeront certainement vers une marque de cigare ou un embouteillage moins médiatique.

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